Aller, sortez de votre planque. On va pas y passer la journée !! S'exclama Kraïd après avoir analyser les reiatsus en présence. Axel et Kraïd se mirent en position de combat, adoptant inconsciemment la même sans s'en rendre compte.
Plusieurs personnes sortirent alors de la forêt bordant la place, toutes étaient des femmes, elles étaient 5. 2 étaient Voli et Pam. Des 3 restantes l'une rousse aux yeux verts avait des oreilles et une queue de chat et était légèrement vêtue d'une sorte de fourrure noire.
Les 2 autres se ressemblaient beaucoup cheveux et yeux noirs, vêtues de vert, leurs vêtements parsemés de dessins représentant des serpents et portaient la même arme, une épée dont la lame formait un angle droit et le pommeau était recouvert par une lame en forme de croissant de lune. Seuls leurs vêtements et leurs coupes de cheveux différaient, l'une avait les cheveux long et portait une armure largement ouverte sur le devant dénudant le bas de sa poitrine et son ventre. L'autre portait une robe chinoise fendue an haut des hanches.
D’où tu sort toi ??? Comment es-tu sortit de l'âme d'Axel ?? S'exclama Pam.
Oh et puis peut importe, nous allons t'exterminer ici et maintenant. Reprit Voli. Toutes 2 se mirent à leurs tours en position de combat.
Bon avant de ce fritter, je me présente. Je suis Moyaneko. S'exclama à son tour la fille-chat, qui faisait face à Kraïd.
Quand à nous, nous somme Chi no Heibi. Dirent en chœur les 2 autres jeunes femmes, qui étaient face à Shani.
Intéressant, les zanpakutos de 2 lieutenants. Grinça Axel qui se préparait à combattre Voli et Pam.
[Moyaneko = chat de brume :
Chi no Heibi = serpent de sang :
celle aux cheveux longs.
celle avec la robe.
leurs armes.]
Shani évaluait à toute vitesse la situation présente. Elle se retrouvait seule face à deux adversaires, aux pouvoirs inconnus, sans doute très puissantes. Et, à voir leur cordination pour s'exprimer de concert, elles devaient être habituées à élaborer une stratégie et combattre côte à côte, et devaient sans doute bien se compléter... L'humaine faillit lancer une pique, mais l'apparition brutale de Meï -toute en calme et en fierté hautaine- à ses côtés la surprit. Elle avait complètement oublié la jeune femme aux cheveux de neige.
- Tu me déçois franchement, Shani... soupira l'intéressée
Enfin, il est vrai que tu n'es pas habituée à notre présence, et tu n'as pas l'habitude de te dérober lorsqu'il y a un combat...
- On va s'occupper d'elles, Shan-chan ! s'exclama joyeusement Nana en rejoignant Meï
- Tu es sûre que... intervint la jeune femme, de toute évidence peu décidée à laisser une petite fille comme Nana combattre
- Les apparences sont trompeuses, Shani, lâcha Meï en levant les yeux au ciel
Au pire, je saurais me débrouiller seule. Ne t'en fais pas pour nous...
- Aide plutot Axel, lui il est tout seul contre Voli et Pam ! fit Nana, son adorable visage d'enfant arborant l'espace d'un instant un air légèrement réprobateur, avant de retrouver un sourire joyeux et insouciant
Shani restait réticente, mais elle décida de faire confiance à la femme et à l'enfant. Après tout, peut être étaient-elles toutes les deux plus fortes qu'elles ne le laissaient paraître. L'humaine, en tout cas, n'avait aucun doute sur Meï. Son air froid et sa dureté de fer semblaient indiquer des capacités importantes. Mais, pour Nana, c'était une autre histoire.... Néanmoins, la jeune femme rejoignit finalement Axel, en essayant de juguler son inquiétude pour Nana, se décidant enfin à sortir son sabre du fourreau et à se mettre soigneusement en garde
- Franchement, c'est décevant ! Lâcha t-elle d'un ton moqueur, un sourire ironique aux lèvres
Deux contre un, cela ne peut signifier que deux choses : soit on a peur, soit on est lâche !
L'humaine savait parfaitement que la tirade insolente lui vaudrait une réplique acerbe, peut être des coups, mais elle s'en fichait. Elle avait besoin de se défouler, et voulait depuis un moment déjà passer aux choses sérieuses. Et cette rebellion des zanpakutôs lui offrait le prétexte idéal pour se mettre à l'épreuve. Elle libéra une petite partie de son Reiatsu, afin de ne pas être prise au dépourvu, se préparant tout de même à passer à l'attaque si Voli et Pam n'étaient pas pressées...
Décidément la stupidité des humains me laisse toujours aussi pantoise. S'exclama Voli.
Exact surtout quand ils font des remarques arrogante alors qu'ils interférent d'une affaire qui ne les concernent pas. Il est aussi évident que tu n'es là que pour le plaisir de te battre. PA THE TI QUE. Ajouta Pam en détachant chaque syllabes.
Shani, c'est mon combat. Ne t'en mêle pas. Dit Axel.
Oui, si il veut les récupérer, il dois les vaincre lui même, il en va de même pour les demoiselles qui viennent de nous rejoindre. Expliqua Kraïd, qui s'était rapproché après d'une shinigami se soit interposer entre lui et Moyaneko, et il en était de même pour Meï et Nana.
Exact, si nous voulons récupérer nos zanpakutos, il n'y a pas d'autres choix que de les battre nous même. S'exclama la shinigami, l'autre ne dit rien mais acquiesça de la tête.
Tiens, donc Maï et Ryomo. Dit tranquillement Axel.
Nous avons sentis les Reiatsus de nos zanpakutos, alors nous sommes venus. Dit calmement Ryomo, la lieutenant de la division 6, en dégainant son épée pour faire face à Chi no Heibi. Maï, lieutenant de la division 10 fit de même devant Moyaneko.
De toute façon ce ne sont pas les adversaires qui manque. S'exclama Kraïd en commentant l'arrivée de 3 autres zanpakutos.
[Maï :
Ryomo :
]
L'ancienne Shani aurait sans doute foncé tête baissée dans l'affrontement, sans d'avantage discuter. Mais cette Shani là avait évolué, avait mûri, et s'était entraînée. Ainsi, les piques de Voli et Pam laissèrent l'humaine plus sceptique que furieuse. Elle s'apprêta néanmoins à répliquer qu'elle était libre de faire ce qu'elle voulait, et que son but en cet instant était non seulement d'éprouver son potentiel, mais aussi et surtout d'aider à ce que tout rentre dans l'ordre à la Soul Society. Mais l'intervention d'Axel la coupa dans son élan. Là encore, l'ancienne Shani se serait rebellée, aurait refusé de laisser Axel seul face à Voli et Pam. Tout en sachant parfaitement que ça se finirait en dispute. L'humaine se contenta donc de soupirer avec lassitude
- Comme tu veux... murmura t-elle en se détournant, l'air neutre
Elle rejoignit Meï, Nana et Kraïd, pour faire face aux nouveaux venus. La femme aux cheveux de neige l'observa du coin de l'oeil, tout comme Nana le faisait de son côté, mais ne fit pas de commentaire, bien que quelque chose de franchement bizarre dans le regard de l'humaine lui mit la puce à l'oreille. Elle s'intéressa plutôt aux trois zanpakutôs, et enchaîna immédiatement avec un ordre
- Nana, tu reste en arrière, au cas où l'un d'entre nous échouerait
- Mais c'est pas juuuuuuste !! protesta la gamine, l'air boudeur
- Je suis d'accord avec Meï, pas question que tu te mettes en danger, intervint Shani
Nana croisa les bras, l'air vexé et toujours aussi boudeur, mais ne protesta plus, au grand soulagement de la jeune femme. Elle n'avait aucune envie de laisser une petite fille affronter seule des adversaires aussi forts
Halala, ces filles sont vraiment intenables. S'exclama la jeune femme qui faisait partie des nouveaux arrivants. D'apparence jeune et tout de rose vêtue, elle tenait à la main une curieuse arme, semblable à un chakram mais qui était composé de 2 disques l'un petit qui faisait office de poignée et l'autre bien plus grand recouvert de petite lame aiguisée.
.
En effet, pourtant on ne dirait pas en voyant leurs shinigamis. Acquiesça l'un des 2 hommes qui l'accompagnait d'une voix grave, un turban sur la tête et habillé en violet sombre, tenant à la main un long cimeterre. Le 3e était aussi un homme habillé de blanc et portant des tatouages sur le corps y compris sur son crâne chauve, il resta pour sa part silencieux, ne quittant pas des yeux les 3 qui leurs faisaient face.
[ la jeune femme :
Nom : Sorarosetta (Rosace Solaire), Zanpakuto du lieutenant de la 4e Division, Arme : Chakram multiples, Magie : la lumière.
L'homme avec le turban :
Sen Ichi Ya (Milles et une nuit) , Zanpakuto du Lieutenant de la 1ère Division, Arme : Cimeterre
, Magie : Ténèbres.
L'homme chauve :
Nom : Setsuyaku Furasshu (Éclair Salvateur) Zanpakuto du Capitaine de la 4e Division, Arme : Katar
, Magie : Foudre.]
- Bon, maintenant que vous êtes là, on va peut être pouvoir arrêter de discuter et passer aux choses sérieuses, vous ne croyez pas ? demanda Meï d'un ton plutôt froid
Shani ne fit aucun commentaire, préférant rester concentrée. Nana bougonnait, quelques mètres en retrait. La jeune femme se promit de tout faire pour éviter que la petite fille ait à combattre. Pour elle, il était hors de question d'exposer une enfant aux combats, quoi que puisse en dire l'intéresser ou quoi que puisse déclamer Meï sur les apparences trompeuses ou quoi que ce soit d'autre. Elle savait parfaitement qu'elle se sentirait coupable si Nana venait à être blessée.
C'est ainsi qu'elle pensait, inconsciente du fait que la femme au kimono bleu, part de son âme, l'observait du coin de l’œil d'un air sombre.
Plus loin, Junko fini par s'arrêter sur un toit. Aucune imperfection sur le sol, une bonne surface pour échanger des coups. L'endroit idéal pour elle. Et pour lui.
- La mascarade est finie, Tsukishirô, s'exclama t-elle avec force
Montre toi, qu'on en finisse. Je n'ai pas de temps à perdre avec tes petits jeux de piste.
- Comme tu voudras, Junko, répondit le zanpakutô aux cheveux immaculés, apparaissant brutalement devant la jeune femme, le sabre à la main
Tous deux laissèrent leurs Reiatsus s'élever, la même lueur glaciale dans le regard.
Hum ? Dit la jeune femme vêtue de rose.
Qui à dit que nous étions là pour nous battre ? Aucun de nous que je sache. Intervint l'homme chauve.
Du côté de Maï, Ryomo et Axel, le combat faisait rage. Moyaneko avait sortie sa forme libérée et un nuage de brume noyait la zone ou elle affrontait Maï. Ryomo comme Axel Affrontait 2 adversaires. Mais là ou Axel chargeait assaillant les 2, Ryomo elle cherchait a se qu'elles se gênent avant de passer à l'attaque. Mais les 2 Chi no heibi avait l'habitude de combattre ensemble se qui rendait la tâche de Ryomo ardue.
Axel, lui avait éviter une attaque de Voli et la saisissant par le pied au passage, tournant sur lui même et l'envoya avec force sur Pam. Voli cria de surprise puis de douleur avec Pam lorsqu’elles se percutèrent.
La surprise de Meï fut visible. Son seul sourcil visible se fonça, tandis que ses lèvres esquissaient un sourire aussi aussi cynique que carnassier
- Dans ce cas, pourquoi venir ici ? demanda t-elle d'une voix douce, qui tranchait nettement avec son expression
Pourquoi vous présenter ainsi devant nous et refuser de combattre, alors que vos compatriotes ont choisi la solution contraire ?
Shani, détendue par les affirmations des zanpakutôs, observa Meï d'un air perplexe. Elle sentait que la femme aux longs cheveux blancs était aussi agacée que tendue. Mais pour quelle raison ?...
Puis elle sentit deux Reiatsus atrocement familiers s'élever.
- Junko ! s'exclama t-elle en se retournant vers l'endroit d'où provenait le flux d'énergie spirituelle
D'instinct, elle voulut rejoindre son amie, mais une poigne de fer s'abattant brutalement sur son épaule l'en empêcha.
- Ridicule, entendit-elle dire d'une voix dépourvue d'émotion
La jeune femme se retourna, faisant face à Meï, l'air aussi furieuse que la zanpakutô restait calme et froide. Puis elle croisa son regard.
Que veux-tu exactement ? Sauver tout le monde ? Éviter à tes amis d'être blessés ? Tu t'en crois vraiment capable, avec tes pouvoirs embryonnaires et à peine maîtrisés ? Non mais regarde toi ! La seule chose que je vois devant moi, c'est une humaine vulnérable et incapable de faire le moindre choix par elle même ! Tu ne mérite pas le potentiel qui est en toi. Tu ne mérite pas de porter en toi une telle puissance sans être capable d'en comprendre ne serait-ce que les rudiments. Ces capacités auraient-dû revenir à quelqu'un de mille fois plus compétent. A quelqu'un d'assez fort pour porter cette responsabilité, d'assez intelligent pour savoir à quelles fins s'en servir. Toi, tu ne sais rien. Toi, tu n'en es pas capable. Tu es pitoyable. Immature. Égoïste. Faible.
Il n'y a aucun espoir pour toi. Aucun.
Chaque mot exprimé dans ce regard était une lame. Se plantant à chaque coup dans le mille. Droit dans le cœur de Shani.
- Tu es pitoyable, murmura Meï, le regard dur
L'humaine se sentait trahie, humiliée, mais surtout atrocement faible. Tous ses doutes, toutes ses peurs, Meï avait tout récupéré pour briser la moindre trace d'espoir et de volonté en elle. Elle se dit que, si l'autre se décidait à lâcher son épaule, elle s'effondrerait par terre sans pouvoir résister. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Meï relâcha son emprise. Shani tomba à genoux, l'air anéantie, mais retrouva quand même assez de contrôle sur son corps pour éviter de s'étaler par terre. Elle gardait la tête baissée, silencieuse et aussi pâle qu'un fantôme.
- Shan-chan ! s'exclama Nana, l'air angoissée de voir la jeune femme sur le point de défaillir
La gamine se planta devant l'humaine, sans cesser de parler et de s'inquiéter. Devant le manque de réaction de sa propriétaire, la petite fille fondit en larmes et étreignit Shani de toutes ses forces. Elle cessa de pleurer et sentant les bras de la jeune femme l'entourer avec affection.
- Ne crains rien, je vais bien, murmura Shani en souriant faiblement à Nana
Son regard se déporta vers Meï. Elle s'était détournée des affrontements pour observer l'étendue du Sereteï, les bras croisés et silencieuse. Cependant, elle sembla sentir le regard de sa propriétaire et tourna son visage vers elle. La jeune femme aux cheveux blancs laissa un sourire s'esquisser sur ses lèvres lorsque son regard tomba sur Shani. Un sourire cruel.
L'humaine sentait la colère gronder en elle, mais se contenta de d'avantage étreindre Nana. Le jour commençait à se faire en elle. Meï est un monstre, songea t-elle. C'était la seule explication possible à son comportement.
Junko esquiva une fois de plus la lame de Tsukishirô.
- Tu te bats comme une fillette ! s'exclama t-elle joyeusement
Le zanpakutô grogna, sa fierté de toute évidence touchée de plein cœur par le sarcasme.
Depuis le début, la shinigami avait dû repenser sa stratégie, afin de fatiguer peu à peu Tsukishirô tout en analysant avec attention les coups qu'il portait. Ou plutôt qu'il essayait de lui porter. Il ne l'avait touchée qu'une fois, lors du premier assaut, alors qu'elle ne s'était pas méfiée et avait voulu employer la force plutôt que l'agilité. Grossière erreur. Elle avait oublié que son adversaire était retors, et cela lui avait coûté un jolie estafilade sur la joue. Rien de bien grave, mais cela avait semblé rengorger le zanpakutô.
- Tu m'appartiens, Junko, tu le sais, non ? avait-il déclaré avec un sourire carnassier
- Va te faire ! avait craché la jeune femme, la colère nettement visible dans son regard
Depuis, elle s'était concentrée, et narguait son adversaire tout en guettant la moindre erreur. Un seul faux pas, et elle pourrait prendre le dessus. Il avait eu sa chance, mais avait préféré jouer. Tant pis pour lui, se dit-elle en en esquivant souplement la lame de son adversaire, les sourcils froncés.
Nous sommes juste venus nous assurer que ces filles ne fassent pas n'importe quoi. Mais nous allons tout de même nous présenter, je suis Setsuyaku Furasshu. Enchanté. Répondit l'homme chauve.
Mon nom est Sen Ichi Ya. Annonça laconiquement l'homme au turban.
Et mon Sorarosetta. S'exclama la jeune femme en rose.
Le Zanpakuto du capitaine de la 4e division et ceux des lieutenants des 1ere et 4e divisions, si je ne me trompe pas. Déclara Tranquillement Kraïd.
Exact. Dit Sorarosetta.
De leur coté, Voli et Pam se relevèrent sourire aux lèvres.
Même sans nous, tu reste un grand combattant, il va donc valoir passer à la vitesse supérieure. Dit tranquillement Voli. Elle tendit alors sa main libre et Pam lui tendis celle ou elle tenait son katana et Voli la serra dans la sienne, ensuite elle fit de même avec la sienne, la tendant à Pam, une fois qu'elles finirent par se serrer les mains, elles croisèrent leurs katanas et s’exclamèrent à l'unisson.
BAN - KAÏ !! Une colonne de plumes noire et blanche s'éleva autour d'elle et lorsqu'elle retomba, Voli et Pam avait changer d'apparence. Voli était vêtue d'une armure noire et Pam d'une armure blanche argentée. L'une et l'autre tenait une épée noire et argent.
C'est alors que dans l'âme d’Axel une conscience s'éveilla.
Hum ??? C'est quoi ce Reiatsu ?et ou sont donc les jumelles et Kraïd ? Songea-t-elle pas encore bien réveillée.
Kraïd, qui, justement perçut cet éveil et cette présence. Oh non, elle commence à s'éveiller, si ces 2 la continuent ainsi, elle va l'être complétement, et on va tous morfler. S'exclama-t-il avant d'utiliser le shunpo pour rejoindre Axel.
Permettez que je m'en mêle, ainsi moi et Axel on va vous mettre votre trempe. Déclara-t-il en posant une main sur l'épaule d'Axel et en élevant son Reiatsu.
QUOI ??? Crièrent de rage en chœur Voli et Pam.
[Voli et Pam en Bankaï :
]
Shani ne prêtait plus attention au reste du monde. Elle s'était relevée, mais sans cesser de fixer Meï, des questions sans réponses se bousculant dans sa tête. Mais celle qui revenait toujours, c'était "Pourquoi ?". Elle ne comprenait pas. Ne comprenait plus. Elle s'avança vers celle qui était une part de son âme. Voulut parler. Mais la jeune femme aux cheveux de neige se retrouva d'un coup à hauteur de sa propriétaire, et posa sa main sur le katana de Shani, resté dans son fourreau.
- Tu n'en as pas besoin, dit-elle d'un ton froid, un sourire cynique aux lèvres
L'humaine ne comprit que lorsqu'elle perçut un mouvement suspect du coin de l'oeil, pour constater avec effarement que son arme s'évaporait lentement au contact de Meï. Elle fit mie d'essayer de le récupérer, n'en eut pas le temps. Un violent coup de poing la prit par surprise et lui fit lâcher sa prise sur son sabre. Elle put a peine voir les restes de son arme disparaître, sous le regard ironique de Meï
- Allons, ne me regarde pas comme ça, lâcha t-elle en dégainant son sabre
Depuis quand une gamine a t-elle besoin d'une arme ? Surtout alors qu'elle ne sait pas s'en servir correctement ?
Shani serra les dents. Pas question de se laisser insulter sans réagir ! Elle se tendit, prête à bondir pour prendre sa revanche...
- Shan-chan !
Le cri de Nana attira l'attention de l'humaine, avant qu'elle ne distingue ce que la petite fille avait lancé dans sa direction. Le coeur de la jeune femme fit une embardée. Nana lui avait envoyé son propre katana. Elle attrapa l'arme au vol, sous le regard furieux de Meï. Qui disparut soudain, pour se retrouver face à la petite fille
- Maudite petite peste ! s'écria t-elle en fendant l'air de son arme, droit vers Nana
Il n'y eut qu'un cliquetis de métal. Shani se tenait devant la petite fille, défiant Meï du regard, une colère glaciale faisant luire ses yeux d'un éclat mauvais
- Tu ne toucheras pas à un seul de ses cheveux, sale monstre !! hurla t-elle en laissant son Reiatsu s'élever, sans plus chercher à le brider
Sa lame repoussa sèchement celle de Meï, et l'humaine passa à l'attaque avec une férocité impressionnante. Sur le visage de la femme au kimono bleu on pouvait seulement lire une intense concentration, bizarrement associée à une curieuse satisfaction.
Junko s'arrêta au moment même où la pression spirituelle de Shani explosait. Qu'importe si elle prenait un mauvais coup, elle était trop surprise par la brutale libération de cette puissance pour s'en soucier. Elle mit quelques instants pour retrouver une contenance, pour se souvenir où elle était et pourquoi elle s'y trouvait. De nombreuses blessures parsemaient son corps, minimes mais handicapantes, laissant goutter son sang. Approximativement le même nombre d'estafilades s'étiraient sur la peau de Tsukishirô, qui lui aussi s'était arrêté un instant pour s'intéresser à l'évènement. Leurs regards se croisèrent
- Je n'ai pas envie d'en arriver là, lâcha t-il d'un ton las
- Moi non plus, rétorqua Junko avec froideur
- Tu persiste à régler ça à l'ancienne, alors ?
- Exactement. Et je suis sûre que toi aussi.
Un sourire vague s'esquissa sur les lèvres de Tsukishirô
- Autant continuer, alors, commenta t-il simplement avant de passer à nouveau à l'attaque
(Pour Shin, je crois que je verrais plus tard, sinon je vais encore mettre trois plombes à trouver quelque chose...)
Axel légèrement surpris de l'arrivée de Kraïd, se contenta d’acquiescer, lui aussi avait sentis la conscience et le reiatsu qui s'éveillait dans les tréfonds de son âme.
Nous n'avons pas le choix, il faut en finir rapidement, bien qu'en arriver à une telle extrémité me gène. Dit-il en élevant a son tour son reiatsu et en l'accordant à celui de Kraïd.
Nécessité fait loi, comme on dit chez les humains. Gronda Kraïd alors que leurs reiatsus commençaient a fusionner, les yeux d'Axel devinrent noirs ses iris passèrent de bleue à un jaune malsain. Petit a petit un masque blanc et noir se forma sur le visage d'Axel. Un masque que toute personne ayant rencontrée un hollow aurai reconnus sans se tromper. Des larmes d'un noir profond s'écoulaient des fentes des yeux et tombaient au sol.
Désolé de te faire subir ça de nouveau ... Dit Kraïd qui semblait épuisé.
Ne t’inquiète pas pour ça, il est grand temps pour moi de faire face à mes sentiments refoulés et reniés. Temps d'accepter cette part de ténèbres qui est en moi, temps de t'accepter toi. Que ce masque ne soit plus le masque de la dénégation mais celui de l'acceptation. Gronda Axel, son reiatsu se concentrait autour de lui, faisant s'élever les pavés et les brisant en l'air. Axel déployait des efforts surhumains pour garder le contrôle des pouvoirs que Kraïd avait éveillé en lui. Avec un rugissement et une explosion de reiatsu, il s'élança sur Voli et Pam.
C'est ça Axel, viens à nous. S’exclamèrent d'une seule voix les 2 jeunes femmes en s'élançant à leur tour. Kraïd lui se laissa tombé au sol et se mit assis épuisé.
L'explosion du reiatsu d'Axel retentit dans tous le Seireitei, interrompant momentanément tous les combats en cours, mais peu de personnes trouvèrent à qui était ce reiatsu.
Qu'est ce que .... ???? S'exclama Sorarosetta au moment ou les Reiatsus d'Axel et des filles s’entrechoquèrent et explosèrent de plus belle.
[le masque d'Axel :
]
Malgré l’âpreté de leur combat, Meï et Shani cessèrent leurs assauts le temps de visualiser ce qui avait déclenché l’explosion de ce Reiatsu étrange et inconnu. La jeune humaine écarquilla les yeux en remarquant le masque recouvrant le visage d’Axel. Elle n’ignorait pas que le shinigami avait autrefois porté un masque de hollow sur lui, ce qui lui avait d’ailleurs sauvé la vie lors de son combat épique mais risqué face à Zagato. Elle avait vu le masque en question, mais elle avait été intriguée. Juste intriguée. Rendant du coup la stupéfaction encore plus importante en l’instant présent. Une stupéfaction qui faillit lui coûter cher, car d’un revers vicieux Meï avait fait siffler sa lame, visant sa tête. Shani se rejeta en arrière juste assez pour éviter de finir égorgée, mais pas suffisamment pour éviter que l’acier ne tranche la peau, dessinant un trait sanguin sur sa gorge.
- Reste concentrée, je ne ferais preuve d’aucune pitié envers une gamine fragile comme toi, lâcha Meï d’un ton froid
La remarque raviva la colère de l’humaine, qui empoigna son katana avec d’avantage de hargne, les doigts crispés sur la garde de l’arme, à s’en faire blanchir les jointures. Sa réaction fit carrément sourire la femme aux cheveux blancs d’un air cynique. Ce qui ne fit qu’alimenter la rage de Shani. Sa haine brûlait haut et fort dans son cœur, menaçant d’étouffer sa conscience, noyée sous le flux incessant de souvenirs parmi les plus sombres de son passé, de plus en plus aspirée par la spirale de malveillance que la morgue de Meï venait d’éveiller. Inconsciemment, l’humaine libérait de plus en plus de Reiatsu, sans cependant montrer la moindre once de fatigue, et sans manifester la moindre envie de réprimer cette énergie qui enflait, devenant de plus en plus suffocante à ceux se trouvant dans les parages. Y compris Nana, que Shani voulait pourtant protéger. La petite fille avait assisté au début du combat sans pouvoir rien faire, et s’était de plus en plus recroquevillée sur elle-même au fur et à mesure du temps. Au fur et à mesure que sa protectrice plongeait dans une rage aveugle. Au fur et à mesure qu’elle se perdait dans les ténèbres qui l’enlaçaient depuis toujours mais que jamais elle n’avait remarquées jusqu’à présent. Et maintenant voilà qu’elle s’y enfonçait de plus en plus, sans aucun moyen de s’en sortir indemne. Des larmes d’impuissance roulèrent sur les joues de la petite. Elle avait l’impression qu’un étau l’empêchait de respirer, et la pression spirituelle de Shani devenait de plus en plus écrasante. Elle ne pouvait plus agir pour ramener sa propriétaire sur la bonne voie, elle était impuissante… Non ! Pas question de laisser Meï gagner ! Mobilisant ses maigres forces, Nana cria. De toute la force que sa voix fluette pouvait disposer. L’imprégnant de tout ce en quoi elle croyait, de tout ce qu’elle voulait accomplir pour ceux chers au cœur de celle à qui elle avait offert sa force. De ce que Shani portait en son cœur sans l’avoir encore découvert.
- Shani, ne la laisse pas mener ! Ouvre-toi, Shani, ouvre-toi et écoute !
Le cri soudain de la petite fille fit brutalement sursauter l’humaine, mais ses mots eurent un effet bien plus puissant. L’instinct de la jeune femme obéit à cette voix familière, celle d’un être cher, qu’il fallait protéger. Elle se laissa porter par les idées que la petite fille avait transférées dans ces deux phrases lâchées de toute la force qu’il lui restait. Et enfin elle vit.
Un gouffre sans fond, d’un noir profond et absolu, sans aucune lumière. Elle se sentait tomber, de plus en plus loin, oubliant peu à peu l’idée même de lumière. Mais un éclat vif vint illuminer par derrière cet étrange monde sombre, repoussant l’obscurité par une lueur chatoyante, vacillante. L’ultime porte de sortie. Shani se retourna face à la lumière, tendant la main vers cette source lumineuse venue la récupérer au cœur même des ténèbres. Lui montrer la bonne voie.
Lentement, la tempête se calma. La haine retombait, remplacée par un profond sentiment d’harmonie. La rage calmée, l’énergie spirituelle dégagée par l’humaine s’atténuait. Shani retrouva ses esprits, et se heurta de plein fouet à la grimace rageuse de Meï, qui s’élança droit sur Nana, l’arme à la main, dans un geste sans aucune équivoque possible. Elle voulait tuer. Tuer celle que Shani voulait protéger. A n’importe quel prix. Cette fois-ci, son Reiatsu n’explosa que brièvement, tandis qu’elle mobilisait toute la puissance à sa disposition pour s’élancer vers Nana, abandonnant derrière elle son katana. Elle ignorait si elle serait assez rapide. Elle ignorait s’il était encore temps. Mais elle devait réussir.
D’un geste résolu, Meï brandit son propre katana et le planta sèchement dans la chair. Puis elle battit des cils. Stupéfaite. En un instant, la petite fille faible et sans défense avait disparu. Remplacée par la vision d’une Shani offrant son dos au coup de sabre, dont l’épaule gauche était transpercée par l’acier, mais qui étreignait de toutes ses forces celle qu’elle protégeait.
Que veux-tu faire, Shani ?
Protéger et servir.
Qui protéger ?
Ceux qui me sont chers.
Et qui servir ?
Ceux que je protège.
Jusqu’à quel point ?
A n’importe quel prix.
Un vent neuf se mit à souffler. Dans tout son être. Dans sa tête, au plus profond de son âme. Dans sa poitrine, droit dans son cœur. Et, en ce même temps, un murmure effleura sa conscience.
Meï se rejeta en arrière, dégageant son arme tandis que Shani se relevait, tenant par la main une Nana changée. Elle avait grandi, faisant désormais la taille de sa propriétaire, ses yeux devenus rouges-rosés laissant désormais deviner une sagesse ancienne. Et une puissance impressionnante. Nana était transfigurée, rayonnante de sérénité et de pouvoir dans son kimono ayant viré au bleu-gris d’un soir d’orage. Son adversaire, quant-à elle, semblait proprement furieuse, alors que Shani distinguait un changement chez elle. Le kimono de Meï, auparavant bleu, virait au blanc uni, bien que cela ne paraisse pas particulièrement l’affecter. Elle semblait surtout avide de se venger de celle qu’elle avait autrefois écartée de l’humaine et qu’elle avait échoué à repousser dans les derniers instants. Sauf qu’entre elle et son ennemie, il y avait Shani, dont le calme apparent ne masquait nullement son intention. Confirmation de cet état de fait, la jeune femme disparut une seconde, pour réapparaître, brandissant son katana précédemment abandonné.
D’un geste lent mais ferme, elle brandit son arme de la main droite, la pointe fixée à hauteur du visage de Meï, ses yeux gris acier plongés dans la couleur feu de l’œil visible de la femme définitivement devenue son ennemie. Des bourrasques de vent balayèrent le lieu de l’affrontement, de plus en plus puissantes, avant de modifier leur trajectoire pour créer un cercle. Dont Shani était le centre.
L’énergie dégagée par l’humaine n’était plus ni chaotique ni instable. Elle était calme, posée, efficace. A l’image de la colère glaciale qui couvait dans ses yeux.
Le vent couvrit les mots que Shani prononça, mais Meï comprit immédiatement que la situation lui échappait. Elle bondit en avant, véloce mais effrayée. Elle brandit son arme à hauteur de la poitrine. Elle n’avait plus le choix, elle devait se défendre. Tuer l’humaine.
Chante et pleure, Gureihime ….
Juste avant de faire mouche, Meï sentit l’incroyable choc entre son Reiatsu et celui de Shani. Sa volonté ne parvenait pas à étouffer sa peur.
La poussière et les bourrasques s’apaisèrent peu à peu, toutefois insuffisantes pour distinguer autre chose que deux silhouettes, chacune une lame enfoncée dans le corps. Shani retenait le grognement de douleur qui se nichait dans sa gorge. Le katana de Meï était enfoncé profondément son flanc droit, juste en dessous des côtes flottantes, causant une douleur difficilement supportable. Mais intérieurement, l’humaine jubilait. Sa lame plantée jusqu’à la garde dans la poitrine de Meï, à l’endroit exact du cœur. Se produisit alors un phénomène auquel Shani ne s’attendait guère : la femme aux cheveux blancs disparut peu à peu, son corps semblant peu à peu s’évaporer, tandis que son visage conservait la marque de la stupéfaction qu’elle avait éprouvée en étant vaincue. Définitivement. Le sabre fut le dernier à disparaître, au grand soulagement de Shani, qui se sentit toutefois tomber, tandis que sa lame reprenait sa forme habituelle. Elle se sentait vidée, incapable de résister à la vague d’inconscience qui s’approchait doucement de son esprit tandis qu’un filet de sang s’échappait peu à peu de ses lèvres. Dans un dernier geste de conscience, alors qu’elle était à genoux, elle planta son sabre dans le sol et s’appuya sur le pommeau. Non, elle ne devait pas craquer maintenant. Elle voulait savoir si Axel l’emporterait avec son masque. Elle voulait sentir, même simplement grâce à leur pression spirituelle, si les autres avaient vaincu.
Elle se redressa légèrement, afin de plier l’une de ses jambes de manière à ce qu’elle garde au moins un pied d’appui sur le sol, l’autre genou à terre. Sans ça elle s’écroulerait pour sombrer dans l’oubli apporté par l’inconscience. C’est ainsi qu’elle pensait en observant Axel se battre, en surveillant les pressions spirituelles de ses compagnons d’armes, tandis que son sang s’écoulait lentement de ses blessures et gouttait le long de son menton.
Confiante et sereine, Gureihime s’assit à côté de Shani, posant une main légère sur celle de l’humaine, crispée sur le pommeau de son arme, en songeant à cette humaine particulière, encore inconsciente de tout ce qui se nichait en elle.
(La nouvelle apparence de Nana : / Gureihime : Princesse grise)
La lame fendit l’air en sifflant. Un coup vicieux. Esquivé par un simple effacement d’épaules. Ryumon fulminait. Son shinigami venait d’éviter son attaque. Une de plus. Le shinigami ne portait que des estafilades bénignes, alors que lui-même était couvert de blessures de plus en plus profondes. L’homme-dragon n’aurait jamais imaginé que son maître dissimule ce genre d’aptitudes sans avoir à relâcher son Shikaï. Il pensait que ce serait simple de le vaincre, sans avoir à employer le Bankaï. Mais… Cliquetis sec. Le zanpakutô venait de parer d’extrême justesse une attaque qui l’aurait sans doute grièvement blessé si elle avait porté. Il cracha un juron, ses yeux gris se rivant dans ceux, mauves, de son adversaire. Il s’était une fois de plus laissé distraire par ses réflexions. Mais comment s’en empêcher ? Son possesseur était bien plus puissant que ce qu’il avait imaginé. Il est vrai que cela faisait un moment qu’il lui avait plus ou moins tourné le dos, mais il n’aurait jamais cru que on détenteur pourrait progresser aussi vite. Et tout ça toujours pour la même raison
- Pourquoi, Shin ? Pourquoi n’as-tu jamais essayé de te libérer ? Éclata t-il soudain en enchaînant les coups
- Me libérer de quoi ? Questionna son adversaire, calme et posé, parant la lame de Ryumon avec une aisance confondante
- D’Elle ! Depuis le début elle occupe ton esprit, t’ensorcelle, te charme pour te détourner du droit chemin ! Tu n’as cessé de t’entraîner pour l’égaler, puis la dépasser. Et lorsque tu as cru que tu y étais arrivé, tu es resté oisif. Et quand tu as compris qu’elle était toujours plus forte que toi, après qu’elle t’ai vaincu, tu l’as de nouveau suivie ! Un shinigami apprend de son zanpakutô, pas seulement de ses pairs !
- Dès le début tu l’as jugée, rétorqua le shinigami d’un ton cinglant
Trop ci, pas assez ça, je m’en souviens encore. Tu la trouvais arrogante, hautaine, faiblarde et sans talent. Alors que tu savais aussi bien que moi qu’il n’en était rien. Lorsque je suis devenu 3e siège, tu m’as poussé au mépris. Alors que, dès le début, elle a ouvert ma voie. Elle m’a fait confiance. Elle m’a laissé choisir mon chemin, se contentant de respecter mes choix. Elle m’a offert ma liberté. Et, au tout début, elle nous a sauvé la mise !
- Ça ne se serait pas produit si tu n’en avais pas fait qu’à ta tête !
Oui, ce passage là de son existence de shinigami, Shin s’en souvenait avec une limpidité de cristal, bien que les évènements se soient produits près de cinquante ans plus tôt. La première sortie de nuit. La première mission.
Longtemps, si longtemps, cette silhouette fine, ce sourire lumineux qu’il distinguait malgré l’obscurité. Il voyait la lune s’élever lentement dans le ciel, juste derrière elle, tandis que les fragments déchiquetés du monstre s’évaporaient, comme s’ils n’avaient jamais existé. Elle. Junko Tsushyra. Ses yeux violets luisaient doucement dans l’obscurité lorsqu’elle lui avait demandé s’il allait bien. Il avait mis du temps à lui répondre. Embarrassé. Intimidé. Confus. Pendant un instant, il s’était demandé si elle lui en voudrait d’avoir été aussi mauvais pour sa première mission avec elle. Mais, comme si elle avait lu dans ses pensées, elle avait éclaté de rire et déclaré que son mentor avait eu affaire à pire pour la former. Elle lui avait fait signe de la suivre, son sourire toujours présent, et s’était mise à courir, pour finalement bondir sur un toit. Elle s’était retournée vers lui, ses yeux mauves luisant sur un fond d’étoiles. Et il l’avait suivie. Conscient que rien ne serait jamais plus comme avant.
Un relâchement, assez léger pour faire illusion. Ryumon s’y engouffra, excédé par le comportement et la force inexplicable de son possesseur, sans chercher à libérer son Bankaï. Shin dévia la lame avec une facilité déconcertante. Tout en libérant un peu de son énergie spirituelle. Et en entamant une incantation
- 9e technique d’immobilisation : Geki
Le zanpakutô fut stoppé net, l’air aussi furieux que stupéfait. Il n’aurait jamais cru que son détenteur utiliserait le Kidô. Une erreur. Une grossière erreur. Shin s’écarta et lâcha la bride. Il laissa exploser le Reiatsu qu’il contenait depuis trop longtemps, sans cesser d’incanter. Peut être que les autres lui en voudraient-ils d’avoir dissimulé sa véritable force. Peut être que Junko avait deviné qu’il muselait une partie de son potentiel lorsqu’ils s’étaient affrontés. Cela pouvait sembler mesquin. Mais c’était son secret. Un secret qui lui avait uniquement servi de couverture. Car désormais, sa pression spirituelle dépassait celle d’un vice-capitaine. Grâce à ses entraînements à lui, et à la pression que Junko avait exercée sur lui ces derniers mois. Junko…
- 33e technique de destruction : Sôkatsui !
Penser à elle avait beau apaiser son cœur et son âme, il n’y avait pas la moindre trace de pitié ni d’hésitation dans son regard lorsque les flammes fondirent sur Ryumon.
(Geki : Frappe / Sôkatsui : Flammes bleues de la destruction)
*****
L’explosion la laissa abasourdie un instant, alors que Tsukishirô souriait de toutes ses dents. De tous ses crocs, plus exactement. Junko se doutait bien que Shin était plus fort qu’il ne le laissait paraître, mais à ce point-là…
- Il y a plus, tu sais ? commenta le zanpakutô d’un ton joyeux
- Comment ça, plus ?
- Il a fini par accepter et reconnaître. Il se bat non seulement pour triompher de Ryumon, mais aussi pour montrer à cette tête de mule de dragon qu’il mérite sa confiance, même si son affection pour toi semble être un obstacle insurmontable pour ladite tête de mule. En agissant ainsi, il déclare à toute la Soul Society qu’il peut vaincre, et ce sans renoncer à ce en quoi il croit. Il avait juste besoin d’un encouragement…
- Encouragement… marmonna Junko en se rappelant la conduite bizarre de son propre zanpakutô
Tu as fait exprès de m’embrasser pour le mettre dos au mur ?!
- Ça lui a montré qu’il devait s’affirmer, s’il ne voulait pas perdre ce à quoi il tient, répondit avec gravité l’homme aux cheveux de neige
Idem pour mes remarques désobligeantes envers toi, comme quoi tu m’appartiendrais... Bref, des conneries. Mais tout ça était nécessaire pour vous mettre en colère et passer aux choses sérieuses. Et personnellement, je n’ai jamais été contre le fait que tu reconnaisses enfin qu’il te plait, compléta Tsukishirô en retrouvant son sourire
- Tssss, comme si !
- Comme si quoi, mademoiselle je-tourne-autour-du-pot ?
- Comme si il allait me perdre pour si peu ! s’exclama la shinigami, excédée
- Tu sais très bien que j’ai raison, Junko. Il doute. Que tu sois celle qu’il désire avoir à ses côtés pour cette vie, que tu veuilles de lui, qu’il te mérite. Si on laisse ces interrogations en suspens, rien de bon ne peut en découler. Il était temps qu’il affirme ses convictions. Qu’il balaye le doute de son esprit. Même chose pour toi, Yuki-chan, murmura Tsukishirô en employant le sobriquet qu’il avait affublé à sa détentrice, au tout début de leur entraide de près d’un siècle.
Junko cilla en entendant le vieux surnom, notant la note nostalgique dans la voix de son zanpakutô. Elle resta pensive, alors qu’il la laissait réfléchir tout son soûl, bien qu’ils soient encore en plein milieu de leur affrontement. Et, à son grand dépit, elle savait qu’il avait raison. Alors, dans ce cas…
La shinigami inspira à fond, brandit son katana vers le ciel, libérant le Reiatsu qu’elle gardait encore bridé, le laissant exploser, comme Shani l’avait fait depuis longtemps, comme Shin venait de le faire. Shin Osaki. Le jeune shinigami qu’elle avait guidé, qui l’avait parfois impressionnée par ses capacités nettement plus élevées que la moyenne. Celui qui l’avait déçue lorsqu’il avait cru qu’il l’avait dépassée. L’homme qui avait regagné sa confiance en la suivant à nouveau. Pour ne plus la quitter.
- Serait-ce la fin ? interrogea Tsukishirô, toujours souriant
- Je ne le laisserais pas partir. Pas une nouvelle fois…
L’homme-loup libéra lui aussi sa pression spirituelle. Junko s’élança, alors que le zanpakutô faisait de même. Leurs lames s’entrechoquèrent dans un fracas métallique. Ils enchaînèrent ainsi parades et attaques à une vitesse croissante. Tous deux souriaient encore lorsque les lames se teintèrent de vermeil.
*****
Du sang gouttait sur le sol, en un flux relativement abondant. Et pourtant il tenait toujours debout, et ses yeux gris ne cessaient de fixer l’adversaire avec un mélange d’incompréhension et de volonté pure. Volonté de prendre sa revanche. Sauf que son corps ne suivait plus. Il avait cru qu’il pourrait vaincre sans avoir à déchaîner toute sa puissance. Et maintenant, il ignorait s’il pourrait y faire appel pour renverser la situation à son avantage. Il se sentait étrangement vide. Etrangement détaché de la situation. Il savait qu’il était près de la défaite. Shin lui avait montré son vrai visage, en assumant ses choix. En décidant de porter sur ses épaules le poids de chacune de ses convictions, de chacun de ses mots, de tous ses sentiments. En décidant de se battre sérieusement afin de prouver de quel bois il était fait. Prouver qu’il ne se laisserait pas abattre aisément. Prouver qu’il méritait la confiance de son zanpakutô. C’était ce que ses yeux affirmaient. Et Ryumon le croyait.
Un fin sourire se dessina sur le visage de l’homme-dragon, ne déclenchant toutefois aucune réaction particulière de la part du shinigami. Il restait vigilant, prêt à riposter au moindre geste suspect. Il avait appris, mûri, et ce en si peu de temps… Et grâce à la femme que Ryumon jalousait secrètement d’être si proche de son shingami, parce qu’elle l’avait petit à petit éclipsé dans le cœur de Shin. Il l’avait alors accusée de tous les maux, sans aucune raison valable. Il s’en rendait compte désormais. C’était à la fois une peine et un soulagement. Une sensation curieuse. Libératrice.
Le sourire de Ryumon se fit plus large, tandis qu’il sentait ses forces décliner. Il posa un genou à terre, vrilla son regard dans celui de son shinigami
- Tu as gagné, Shin, dit-il d’une voix posée, presque détendue
Je n’aurais jamais cru que tu… Enfin bref. Je me suis trompé sur ton compte. Sur ton potentiel, tes capacités réelles et ta volonté. Je t’ai insulté en agissant ainsi, et j’ai terni notre honneur à tous les deux. Je n’ai que ce que je mérite…
- Que vient faire l’honneur là dedans ? rétorqua Shin tout en abaissant son arme
Le doute est un sentiment humain comme les autres. Parasite, mais un sentiment tout de même. Le doute m’a bridé, m’a poussé au pire. Alors je devais l’oublier, l’effacer de mon esprit. Pour te montrer que j’avais changé, et que j’étais digne d’être ton shinigami. Nous avons tous les deux fait des erreurs, Ryumon. S’il y a déshonneur, il provient également de moi. Car j’ai laissé mes sentiments pour une personne chère prendre le dessus sur tout.
Un profond silence succéda à la tirade, les deux hommes se fixant sans ciller, l’un écoutant attentivement, l’autre cherchant les mots les plus aptes à décrire ce qu’il ressentait. Car il voulait parler, restaurer le lien perdu entre eux.
- J’aime Junko, mais maintenant j’ai compris que je ne devais pas laisser mes sentiments éclipser tout le reste. Je sais, il m’en aura fallu du temps, mais… ajouta t-il avec un demi-sourire
Ryumon balaya la remarque d’un geste de la main, puis se remit à parler alors qu’il sentait son corps disparaître progressivement
- Il nous reste encore beaucoup à apprendre, beaucoup à comprendre et autant à découvrir. Tant que nous retrouvons l’harmonie, peu importe le reste. Nous arpenterons ce chemin ensemble. Comme autrefois, si tel est ton choix. Le souhaites-tu, Shin Osaki ? demanda le zanpakutô
- Oui, répondit simplement son interlocuteur
Un sourire s’esquissa sur le visage de Ryumon, alors qu’il finissait de s’évaporer. Mais le shinigami sentait sa présence. Comme il ne l’avait plus ressentie depuis longtemps. Un soupir lui échappa. Ils avaient été aveugles. Tous les deux. Et cela avait mené à beaucoup de temps et d’efforts gâchés. « Va la retrouver, il est temps » lâcha finalement une voix connue dans un doux murmure. Alors Shin obéit, et se mit à rechercher Junko, se fiant à l’explosion de Reiatsu qu’il avait ressentie un peu plus tôt pour s’orienter. Sa fatigue contribuait au calme qu’il venait de retrouver, ainsi qu’à la conviction que celle qu’il aimait avait vaincu. Il retrouva enfin une étincelle d’énergie spirituelle lui appartenant, et il se força à maintenir son effort dans le Shunpo, ressentant une légère impression qui ne lui disait rien de bon. En arrivant sur les lieux, il repéra enfin la shinigami, couverte d’estafilades plus ou moins graves et tenant difficilement sur ses jambes. Entourée d’une impressionnante mare de sang qui le fit grimacer. Remarquant enfin une présence, Junko pivota, maintenant tant bien que mal une garde efficace, qu’elle abandonna en le reconnaissant, l’air soulagée.
- Tu as une mine affreuse, commenta Shin
- Je ne profite pas de mes petits secrets pour berner mes ennemis, moi, rétorqua Junko avec un sourire
- Hmm, lâcha le jeune homme en s’approchant d’elle, la voyant vaciller
Tu aurais pu y aller doucement, quand même. Tu as dévasté toute la zone, épuisé ton énergie spirituelle et flanqué une trouille monumentale à tes amis. En tout cas à ceux qui ne sont plus en train de s’entretuer avec leur zanpakutô.
- Tu t’inquiétais pour moi ? demanda t- elle, faussement candide, tandis que le monde tanguait autour d’elle
- Tu n’as pas idée… murmura t-il en l’enlaçant, juste avant qu’elle ne s’évanouisse
La 4e division devait être débordée. C’est cependant dans cette direction que Shin partit, peu décidé à laisser Junko aussi loin de tout secours. Après, il devrait repartir, chercher ses amis, aider des confrères. Vaincre le responsable de cette situation. Oui, il restait encore beaucoup à faire…